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Le régime Bikini de l’esprit

Le régime Bikini de l’esprit

Aujourd’hui ami lecteur gourmand affamé et jamais rassasié de savoirs culinaires en tous genre, on discute nourriture et spiritualité. Je t’entends déjà me supplier de ne pas aborder cet opus indigeste de la prettie woman prétendant pénétrer l’Europe profonde pour Américains pseudo-alternatifs. Je te réassure donc et te promets d’éviter les aigreurs d’estomac qui sont tiennes lorsque tu manges, pries, aimes. Non, ce matin, on se remplit plutôt la panse de pensées impures.

L’idée m’est venue en léchant la vitrine du cerbère du press shop qui garde la boutique en face de chez moi (en même temps à 6h55, il n’y a pas grand chose de plus alléchant à lécher pour passer le temps). En effet, on y voyait se côtoyer des magazines minceur, vous promettant un avenir deux fois plus grand à la minute où vous rentrerez dans un jeans deux tailles plus petit et des revues culinaires vous ventant les mérites d’un moelleux au chocolat faisant fondre votre cœur et vous rendant instantanément deux plus coulant avec votre taille coulissante.

Conclusion: au final qu’on avale tout ce dit le premier ou qu’on se contente de dévorer des yeux le second le résultat sur la balance restera identique. Quoiqu’il en soit, je me suis demandée (c’est fou tout ce qu’on peut faire pendant que le monde ronfle encore) comment on pouvait et désirer s’affiner et désirer s’empiffrer. Question subsidiaire (autant assumer ses insomnies sans sourciller), existe-t-il un parallèle entre ce curieux traitement de notre estomac et notre régime de pensée actuel?

On pourrait donc se demander s’il est réellement possible de manger plus pour maigrir plus, s’il est question de corps ou s’il est possible de penser plus vite pour réfléchir moins loin, si l’on parle de la tête. En effet, de nos jours, nos courbes comme nos lignes de pensées se doivent d’être contrôlées au millimètre prés et taillées sur mesure. Nul question de se laisser aller à élargir ses hanches ou son esprit de peur de sortir de la norme du tour de taille et de tête idéale.

Mais pourquoi la société nous pousse-t-elle à tout prix à avoir les traits comme l’esprit fins? Sommes-nous plus heureux lorsque nos courbes personnelles épousent celles de Gauss qui se gausse de nous en obligeant à entrer dans d’improbables limites? La réponse est forcément non mais si l’on persiste, c’est certainement qu’un bénéfice existe. Et en effet, dans cette société de surconsommation où nos envies sont digérées avant même d’être absorbées, il est nécessaire de se trouver un point de lutte. Et comme on sait qu’il n’est rien de mieux qu’un bon malheur pour rassembler les cœurs, prions ensemble la perte de nos centimètres et accumulons précieusement les points de QI garantis. C’est très simple, il suffit de suivre le programme d’enterrement physico-cérébral. Étape 1: fixez-vous un objectif de poids le plus irréaliste possible pour en sortir le cœur lourd et l’esprit léger.

Mais si notre masse grasse comme notre matière grise est sous contrôle, nous tentons également le diable en diversifiant complètement nos sources d’alimentation cérébrale, nous portant à penser qu’on souhaiterait les gaver. Trop de chou allégé nous aurait-il rendus chèvre? Pourquoi diantre, devenir de gros gourmands des mets fins de l’esprit lorsqu’on souhaite alléger le poids de la charge à penser ? La réponse est la même que plus haut : il s’agit d’un simple renforcement négatif de notre team building estival: on sait que la multiplication des options est un catalyseur de déception. Or tant de petits plats préparés par de grands esprits inspirés face à tant d’appétits réfrénés cause forcément des frustrations. C’est l’étape 2 du programme : maintenir votre ligne de pensée face aux tentation de craquer.

Maintenant que tu connais la recette du malheur, que tu vas forcément rater, je te conseille avant de l’appliquer, de réfléchir à deux fois à tes simples complexes et de peser attentivement tes maux, avant de partir à la guerre au kilo.

Sur ce, j’ai des mots d’estomac à soigner…

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Cette entrée a été publiée le juin 10, 2013 par dans Uncategorized.