j’ai peur du temps et des chimères
et quand j’ai du temps, je ne sais qu’en faire
j’ai peur des signes qui stagnent, j’ai peur des songes qui saignent
des horizons qui s’éloignent, des lumières qui s’éteignent
je voudrais que tu te déclares et que tout s’éclaire
j’en attends trop sûrement, j’en attends trop tout le temps
la vie s’écoule lentement et moi j’attends souvent
la vie s’écoule trop vite et moi je pars, j’évite
c’était en hiver, c’était à peine hier
tu as entaché ma chaire et tu en étais fier
tu as remis le couvert, impossible d’en défaire
aussi vite que l’éclair, ça s’est passé hier
cette note sans fin en guise de modeste dot
et ce puits sans fond, cette angoisse qu’on redoute
ce miroir sans teint, ces roses semées de ronces
et cette nuit sans fin dans laquelle je m’enfonce